Salut à toi qui souhaite te repérer dans la jungle des professionnels de la santé mentale !
Tu sais, ce moment où tu te dis : "OK, j’ai besoin d’aide, mais par où commencer ? Psychiatre, psychanalyste, psychologue, psychothérapeute, hypnothérapeute, psychopraticien⸱ne… mais c’est quoi la différence ?!" Spoiler : tu n’es pas seul·e à te perdre dans tout ça. Dans cet épisode, je te décrypte tout ces termes parce que ta santé mentale, n’est pas un jeu !
On commence avec les psychiatres : ce sont des médecins, les « vrai⸱es », celleux qui peuvent te prescrire des médicaments. Problème ? Iels sont rares comme des places de concert gratuites pour Beyoncé.
Ensuite, les psychologues. Iels ont des diplômes solide : Master 2 en poche, certain⸱es sont des pros du soin psychique, d’autres travaillent sur le fonctionnement du cerveau. Ça peut coûter un peu, mais bonne nouvelle, ta mutuelle peut donner un coup de pouce.
Et puis, il y a les psychothérapeutes, qui depuis le 20 mai 2010 doivent être formé⸱es de manière officielle (ouf !). Méfiance donc avec les diplômes douteux.
Enfin, attention aux psychopraticien⸱nes et autres « praticien⸱nes » ou « thérapeutes ». Entre formations sérieuses et simple PDF certifiants, on trouve de tout.
Et l’hypnose ? Fascinant ! D'ailleurs c'est ma spécialité ! Mais l'hypnose n'est pas encore réglementée et pas toujours bien encadrée. Pose des questions, exige des preuves. On n’est pas à Hogwarts ici. Et contrairement à ce qu'on entend dire parfois, une hypnose mal pratiquée n'est pas sans risques.
En bref, dans cet article je t’explique comment poser les bonnes questions pour trouver un professionnel compétent et éviter les charlatans. Parce que si on écoute les mauvaises personnes, ça peut faire plus de mal que de bien (coucou aux coachs autoproclamés qui partagent leurs astuces sur les réseaux en pensant qu'une expérience vécue les a transformés en experts).
Prêt·e à faire le bon choix ? Tu peux lire cet article ou écouter cet l'épisode, ton futur toi te remerciera.
Prendre la décision de demander de l'aide :
Entamer des démarches spécifiques pour prendre soin de sa santé mentale, ce n'est pas toujours facile. Déjà parce que faire le premier pas n'est pas évident, mais aussi parce que ce n'est pas toujours simple de se repérer parmi toustes les professionnel⸱les que l'on peut trouver pour venir en aide aux personnes ayant besoin d'aide. Bien souvent, les termes psychanalyste, psychiatre, psychothérapeute, etc. sont un peu flous dans la tête du tout venant. Je vous propose de venir mettre un peu d'ordre et de clarté dans tout ce vocabulaire. Mon souhait c'est vraiment d'expliquer le plus simplement possible.
Comment se repérer parmi les différents types de thérapeutes et comment choisir la personne qui vous semble la plus adaptée pour vous ?
PSYCHIATRE
Commençons par les professions en santé mentale qui font partie du corps médicale. En santé mentale, la profession médicale de référence est : psychiatre.
Pour être psychiatre, ou pour utiliser le terme correct « médecin psychiatre », il faut faire des études de médecine et ensuite une spécialisation en psychiatrie. Cette spécialisation consiste principalement à connaître les différentes pathologies mentales et les traitements médicamenteux adaptés. Les médecins psychiatres ne sont pas nécessairement formés en psychologie, ni en ce qui concerne la systémie. Un médecin psychiatre peut se contenter de vous donner un traitement. Seul⸱e un⸱e psychiatre est autorisé⸱e à prescrire des médicaments.
À l'heure actuelle, les psychiatres sont de plus en plus rares et dans certaines régions, on peut aller jusqu'à deux ans d'attente pour pouvoir voir un médecin psychiatre, à moins d'aller directement aux urgences psychiatriques. Les urgences psychiatriques sont la plupart du temps, situées dans les hôpitaux. L'avantage du médecin psychiatre, c'est que la consultation est remboursée par la sécurité sociale dans le cadre d'un parcours de soin.
PSYCHOLOGUE
Pour être psychologue il faut faire des études spécifiques. Le titre de psychologue s'obtient avec un Master 2 de psychologie. Ce sont véritablement des spécialistes de la santé mentale, de la psychologie, qui ont fait des études de psychopathologie, des études sur le fonctionnement psychique. Ce sont des études universitaires approfondies, avec beaucoup de théorie et de nombreux stages pratiques de terrain.
Les psychologues clinicien⸱nes : certain⸱nes psychologue vont être plus spécialisé⸱es en psychologie clinique, c'est à dire dans le soin psychique. D'autres seront plutôt spécialistes dans les neurosciences cognitives, c'est à dire les mécanismes (mémoire, langage, perception, intelligence, attention...). Les neuropsychologues vont plus travailler sur le fonctionnement du cerveau et tout ce qui est cognitif. Les pathologies qu'iels abordent sont par exemple la dyslexie, la dyspraxie, ou des pathologies vraiment liées au fonctionnement des neurones.
Et puis il peut y avoir d'autres spécialisations comme par exemple les thérapies cognitivo-comportementales (psychologues comportementalistes ou spécialistes de TCC). Cette catégorie de psychologue va plutôt travailler sur la mise en place : de protocoles, d'actions pour traiter certaines pathologies ou certains comportements.
Les consultations auprès de psychologues ne sont pas toujours prises en charge par la sécurité sociale. Cependant, les séances auprès de psychologues conventionnés peuvent être remboursées totalement ou en partie par certaines mutuelles.
PSYCHOTHÉRAPEUTE
Jusqu'en 2010, le terme psychothérapeute n'était pas protégé et n'importe qui pouvait prétendre à poser une plaque de psychothérapeute et à accueillir des clientes. Depuis mai 2010, ce terme est réglementé. Donc pour être psychothérapeute, il faut posséder le titre de psychologue, puis une spécialisation en psychothérapie.
Il existe plusieurs formes de thérapies, il peut s'agir par exemple d'art-thérapie, de musicothérapie, de thérapies systémiques, de gestalt-thérapie, tout ce qui relève de l'école de Palo Alto... Il existe de très nombreuses formes de thérapies spécifiques et ciblées. Mais vous avez maintenant une garantie d'avoir une base commune en psychologie avec un master 2 comme les psychologues. Si la personne utilise ce titre honnêtement bien évidemment.
Pour revenir un petit peu aux médecins psychiatres dont je vous parlais au début de cet article, certains médecins psychiatres ont également des diplômes de psychothérapeutes et ont suivi une formation en psychothérapie, en psychopathologie, ou même parfois dans les TCC, c'est-à-dire les thérapies cognitivo-comportementales. Il y a aussi des psychiatres qui ont également le titre de psychanalyste et des psychologues qui ont également le titre de psychanalyste.
PSYCHANALYSTE
Que sont les psychanalystes ? Les psychanalystes sont les personnes qui ont elles-mêmes suivi une analyse. Ce ne sera pas tout à fait la même analyse que celle des patient⸱es. Pour devenir psychanalyste, la démarche, la certification demandée, est d'avoir suivi soi-même une analyse didactique. Donc qu'est-ce que la psychanalyse ? Qu'est-ce que c'est qu'un psychanalyste ? C'est un petit peu l'image que vous voyez souvent quand on parle des psychologues : le fameux divan sur lequel lea patient⸱e est allongé⸱e et parle, tandis que le thérapeute à côté l'écoute, prend des notes, et n'intervient presque pas. Finalement, l'analyse est principalement faite par lea patient⸱e iel-même. C'est iel qui fait ses associations d'idées pour aller creuser, son passé, reconstruire, comprendre et modifier tout ce qui alourdit son quotidien. L'emblème de la psychanalyse c'est Sigmund Freud. C'est lui l'inventeur du concept, celui qui est à l'origine de cette forme de thérapie. La psychanalyse n'a, à ce jour, pas de véritable fondement ni preuve scientifique de son efficacité.
Les professions qui ne sont pas réglementées.
PSYCHOPRATICIEN⸱NE ET THÉRAPEUTE
Les personnes qui utilisent ce titre peuvent avoir des formations extrêmement variées ! Cela peut aller d'une formation en Gestalt très fouillée qui va durer 3 à 4 ans à des petites formations en ligne de 2 à 3 jours, voire même simplement suivre un PDF.
Comme il n'y a aucune réglementation, vous pouvez trouver absolument tout et n'importe quoi. Voici quelques exemples de thérapeutes et psychopraticien⸱ne que vous pouvez croiser : musicothérapie, art-thérapie, lithotérapie, luminothérapie, guérison des mémoires cellulaires, psycho-généalogie, constellations familiales, thérapie quantique, chamanisme, psycho-magnétisme, auriculothérapie, nettoyage émotionnel, chromothérapie... impossible d'être exhaustive tant il y a de choses. Il existe toutes sortes de profils. Il est alors très compliqué de savoir quelle est la formation de ces thérapeutes qui ne sont soumis à aucune réglementation.
Je vous invite à beaucoup de vigilance. D'autant que les formations de thérapeutes sont actuellement un business très prolifique. N'hésitez pas à bien vous renseigner, à demander à la personne que vous souhaitez consulter quels sont ses diplômes, quelle formation iel a suivi, dans quels organismes... Vous pouvez même demander à voir les diplômes et vérifier si ce sont des diplômes reconnus. Connaître le parcours de la personne peut vous fournir un maximum de garanties. Bien sûr, si cela ne vous dérange pas de suivre une thérapie particulière parce que vous avez confiance en la personne, pourquoi pas. Pour vous protéger des risques de dérives sectaires par exemple, ou du charlatanisme, vous pouvez écouter le podcast « Meta de Choc » qui est très bien documenté et sérieux. Soyez vigilant⸱e, notamment pour traiter des traumas ou des choses vraiment lourdes. comme des pathologies sévères, des psychoses ou autres, à ne pas vous mettre en danger avec des personnes n'ayant pas les compétences suffisantes et qui pourraient vous mettre psychiquement en danger. Petite astuce : face à quelqu'un qui se désigne comme "psy", demandez "psy-quoi ?" par ce que la réponse peut tout changer !
HYPNOTHÉRAPEUTE
En hypnose, à ce jour, il n'y a pas de titre protégé. N'importe qui peut avoir une plaque d'hypnothérapeute, d'hypnopraticien⸱ne, de praticien⸱ne en hypnose, d'hypnotiseur/hypnotiseuse ou encore d'hypnotiste . Chaque praticien⸱ne peut choisir la désignation qui lui correspond. En ce qui concerne la réglementation du mot hypnothérapeute, il est recommandé d'éviter tout ce qui pourrait faire référence à des termes médicaux. Puisque un hypnothérapeute n'est pas médecin, n'a pas de formation en médecine, (sauf pour un médecin ayant suivi une formation en hypnose), il est nécessaire d'être clair pour ne pas flirter avec le charlatanisme.
Un hypnothérapeute n'a pas le droit d'utiliser des termes médicaux. Des termes tels que « soigner », « guérir », « patient⸱e » sont réservés aux professions médicales. Si un non médecin les utilise, ce n'est pas bon signe ! Là aussi je vous invite lorsque vous choisissez un⸱e hypnothérapeute ou un⸱e praticien⸱e en hypnose a lui demander son parcours de formation. A-t-ile d'autres formations que l'hypnose, notamment en psychologie, en psychopathologie, par exemple. Elles peuvent être des bases essentielles pour que l'accompagnement soit de qualité.
Le terme hypnothérapeute n'étant pas protégé, vous pouvez là aussi trouver toutes sortes de personnes, y compris des gens qui auront fait une formation de quelques jours, voire une formation uniquement en ligne, sans pratique, sans terrain. Tout cela ne veut pas dire que la personne n'aura pas de bonnes intentions et ne sera pas forcément incompétente. Cependant, à vous de voir quelle qualité d'accompagnement, quelles garanties vous souhaitez et dans quelle mesure vous êtes rassuré⸱e, sécurisé⸱e par un parcours professionnel.
Pour terminer, le red flag le plus important reste votre confort et votre ressenti. Si la personne que vous consultez vous met mal à l'aise, si vous vous sentez inconfortable, ou pire, en insécurité, vous êtes en droit de stopper la thérapie. Même au milieu d'une séance !
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