Valérie Stein Hypnose Accompagnement

Je te propose d'abord quelques définitions :

Selon le Larousse : l'adjectif subconscient se dit d'un état psychique dont le sujet n'a pas conscience, mais qui influe sur son comportement. Le nom subconscient est l'ensemble des états psychiques subconscients.

Selon le Robert : l'adjectif subconscient est un phénomène ou un état psychique qui n'est pas clairement conscient. Le nom subconscient est une conscience vague.

La nuance entre la définition du Robert et celle du Larousse est intéressante car l'un parle de quelque chose qui n'est pas du tout conscientisé tandis que l'autre implique une certaine lucidité tout de même. Et c'est bien là tout le débat au cœur du monde scientifique et dans les domaines de la psychologie ! Quelles sont les différences entre inconscient et subconscient ? Est-ce la même chose désignée par un mot différent ? Existe-t-il dans notre psychisme une zone totalement inaccessible ou bien la conscience peut-elle éclairer toutes les zones pour peu qu'on mette le focus dessus ? Il n'y a pas de réponse unanime et définitive à ces questions.

Par exemple, le concept de subconscient était celui utilisé par le psychologue du développement Jean Piaget et par le psychanalyste Sigmund Freud. Ce dernier finit par rejeter ce terme pour garder celui d'inconscient qui lui semblait plus complet. L'inconscient Freudien est cet espèce de territoire un peu obscure, puissant, qui gouverne nos actes, nos émotions et nos prises de décision un peu malgré nous. Il est la zone des souvenirs refoulés, des conflits internes et des pulsions. En effet, la vision Freudienne est assez inquiétante et pas très attirante. On n'a pas trop envie d'aller fouiller dedans pour tomber sur des trucs glauques. Beaucoup de professionnels de la santé mentale et de la cognition n'adhèrent plus à ce modèle.

Tu l'auras compris, il existe de nombreuses façons de définir les notions d'inconscient et de subconscient, pas toujours très claires, parfois changeantes selon les modèles.

Ce qu'il faut retenir justement c'est qu'il s'agit de modèles théoriques, de manières schématiques d'expliquer notre fonctionnement psychique. En particulier ce qui échappe parfois à notre compréhension et perception consciente, comme les conflits intérieurs, les habitudes qu'on n'arrive pas à changer ou les choses qu'on fait sans y penser.

Le subconscient selon Charles Tebbetts :

Aujourd'hui je te propose d'explorer plus en détail un modèle du subconscient intéressant et plus en lien avec ma pratique professionnelle qu'est l'hypnose : le subconscient selon Charles Tebetts.

Charles Tebbetts était un éminent hypnotiste, enseignant et chercheur en hypnose, pionnier de la thérapie des parties (qui est un protocole très intéressant pour résoudre les conflits intérieurs).

Selon Charles Tebbetts, le subconscient se divise en 6 fonctions :
1/ banque de mémoire
2/ régulation des fonctions involontaires (respiration, battements cardiaques, etc)
3/ siège des émotions
4/ siège de l'imagination
5/ contrôle des habitudes
6/ gestion des énergies de motivation

Détaillons un peu chaque fonction du subconscient selon Tebbetts.

1/ La fonction de mémoire est une sorte de stock, de salle des archives, de bibliothèque interne. Les souvenirs y sont plus ou moins accessibles et peuvent se déformer avec le temps, les apprentissages et les émotions. Certains souvenirs peuvent rester définitivement inaccessibles pour le conscient.

La mémoire procédurale par exemple, celle des savoir-faire comme pédaler sur un vélo, n'a pas besoin d'être conscientisée pour être mobilisée. Quand tu fais du VTT, tu ne penses pas consciemment à la pression que tu mets dans tes muscles, ni à la position exacte de tes membres pour garder l'équilibre, ni à la vitesse à laquelle tu dois respirer, etc.

En hypnose, on peut aller explorer des souvenirs, mais il faut garder en tête que ce sont les souvenirs tels qu'on les perçoit depuis l'instant présent, depuis notre ici et maintenant. Ce ne sera jamais une visite parfaite de la scène telle qu'elle s'est déroulée dans la réalité. Elle sera forcément teintée de notre vécu, de nos émotions, de nos attentes, de nos croyances... Même si le travail de régression en hypnose est intéressant, cela reste une reconstitution.

2/ La régulation des fonctions naturelles du corps est gérée en grande partie par le cerveau et se fait de manière totalement autonome. Même si on peut agir consciemment sur certaines fonctions, calmer la respiration par exemple, la majorité du temps ces fonctions se font de manière automatique et sans avoir besoin d'y penser.

L'hypnose peut aider à la régulation du Système Nerveux Central Sympathique et Parasympathique, aider à ralentir la respiration et le rythme cardiaque ou encore faciliter la connexion avec les ressentis corporels et sensoriels.

3/ Le siège des émotions. Les émotions surviennent souvent hors de notre contrôle conscient. Les réguler demande une prise de conscience et une action de contrôle volontaire. Ce n'est d'ailleurs pas toujours possible ni même souhaitable. Lorsque plusieurs émotions sont en conflit, c'est celle qui est la plus forte qui l'emporte même si consciemment on pense que ce n'est pas la plus judicieuse.

Par exemple une personne qui sait que fumer est mauvais pour elle mais qui ne peut arrêter car son anxiété est apaisée par la cigarette.

L'hypnose, et en particulier la thérapie des parties, est adaptée pour régler les conflits intérieurs. Elle peut aussi aider à comprendre et mieux vivre avec ses émotions.

4/ Le siège de l'imagination. L'imagination est le langage principal du subconscient. Quelque chose qu'on imagine aura toujours le dernier mot : si j'ai peur de prendre l'avion, j'ai beau savoir que c'est le moyen de transport le plus sécurisé, j'aurai toujours peur parce que je vais m'imaginer l'accident qui pourrait survenir.

La bonne nouvelle est que l'hypnose peut utiliser cette faculté imaginative pour en faire le meilleur atout de notre équilibre psychique. Le pouvoir de l'imaginaire sur le subconscient est si fort, que construire un scénario fictif positif peut agir comme une réalité perçue par le subconscient qui en tirera des enseignements pour évoluer.

5/ Les habitudes sont les automatisme ancrés dans le subconscient auxquelles on n'a plus besoin de penser. Elle sont constituées de l'enchaînement suivant : déclencheur / envie / action / récompense. Les suites de gestes apprises et assimilées ne peuvent pas être éliminées purement et simplement. Elles nécessitent d'être remplacées par de nouvelles habitudes. Car les déclencheurs seront toujours là, il faudra donc installer une nouvelle action pour remplacer l'habitude dont on ne veut plus.

L'hypnose peut aider à choisir et mettre en place des habitudes plus saines et plus utiles. (lire l'article sur les habitudes)

6/ Le générateur d'énergie de motivation. C'est dans le subconscient que se trouve l'origine de la motivation pour chaque action, projet, mouvement qu'on réalise.

L'hypnose peut donner accès à la motivation d'origine, parfois cachée. Lorsque la motivation semble s'épuiser, l'hypnose peut par exemple résoudre les conflits internes qui empêchent d'avancer ou aider à installer une motivation qui respecte l'écologie personnelle (l'équilibre de vie dans sa globalité). Par exemple, un athlète qui n'arrive plus à trouver la motivation pour s'entraîner peut aller se connecter avec ce qui lui donne l'envie de pratiquer son sport ou voir ce qui l'empêche de maintenir son effort dans la durée.

Cette vision du subconscient et un modèle parmi de nombreux autres. C'est une approche théorique, symbolique, qui peut aider à avoir une vision de notre fonctionnement mental et des rouages de notre psychisme. Il peut aider également à comprendre comment fonctionnent certaines techniques d'hypnose comme la thérapie des parties ou les métaphores...

Fais-moi savoir si cela t'intéresse d'en savoir plus sur certains protocoles d'hypnose et leur fonctionnement !